Madame,

 




Combien de jours, combien de nuits, depuis que vous avez franchi

La porte du jardin de la maison d’à côté ?

Je  me souviens de cet instant où votre silhouette élancée

A foulé la petite allée de gravier, où vos pieds chaussés

De fines ballerines vous ont mené jusqu’à l’entrée,

Où je vous ai vu disparaître happée par la demeure voisine.

De cet instant, est née une douleur au fond de ma poitrine

Une douleur de joie et de désespoir, Qui chaque jour me dévore

La joie de vous apercevoir chaque matin encore

Le désespoir de ne plus vous voir

Où allez-vous donc Madame chaque soir ?

De quoi sont faites les heures qui nous séparent ?

Mon esprit vagabonde à la recherche d’un  monde fêtard.

Quel homme  a le plaisir de vous approcher,

D’entendre votre voix, de capter votre regard voilé

 Sur sa peau  sentir la caresse de votre main ?

Madame,

Quel est l’élu qui  hume chaque jour votre parfum ? 

Je les hais tous, ceux qui croisent votre chemin,

Partagent  vos rires et vos chagrins.

J’enrage de ne pouvoir être des leurs.

 Je ne suis plus que ce regard qui vous épie dans  une pâle lueur

Car seuls mes yeux maintenant ont une vie, sans vous.

 J’ai donné en vain mon âme au Diable pour avoir un regard de vous.

Lorsque l’été se termine laissant les jours décliner,

Je ne peux que vous deviner  traverser le jardin abandonné.

Madame,

La nuit vous enveloppe et  je  meurs in situ

 Ma profonde mélancolie n’a plus d’issue

Je n’ai plus  que les murmures et les soupirs de la maison

 Pour meubler mon cerveau malade. Quelle déraison !

Je devine  le bruit de la robe qui glisse le long de vos doigts,

 Le glissement  du nylon sur vos bas que mon oreille perçoit.

Alors, la douleur  se fait moins pressente ;

Je  ressens le bonheur dans le bruissement de votre existence. 

Madame,

Aurais-je encore le courage d’attendre la saison prochaine ?

 Ma raison me quitte et mes pensées s’égrainent.

Mon délire vous fait apparaître dans mon  salon.

Disparaître sera pour moi le pardon

 Tant vous voir encore attise ma souffrance.

Madame,

Vous aurez été à votre insu ma délivrance.

OMG/2020


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